Par Till Förster and Carole Ammann : Traduit par Laurent Vannini : 2018.

L’Afrique s’urbanise plus vite que tout autre continent. Le rythme effréné de son urbanisation contredit l’image habituelle d’un continent rural. La complexité profonde des villes africaines interroge les conceptions traditionnelles de l’urbain et des politiques classiques de développement. Suspendues entre chaos et créativité, les images occidentales des villes africaines semblent incapables de servir de base aux politiques de développement. La diversité des villes africaines est difficile à conceptualiser. Néanmoins, résoudre le casse-tête du développement urbain exige avant tout de forger des visions impartiales de l’urbain. La coopération internationale au développement devrait non seulement faire des villes africaines l’une des priorités de sa mission, mais devrait également veiller à ne pas construire ses interventions sur des concepts hérités de l’histoire occidentale, tels que la dichotomie entre le formel et l’informel. Nous soutenons l’idée qu’il est plus approprié d’appréhender les villes africaines comme des zones grises urbaines qui ne prennent forme et vie qu’à travers la capacité d’agir et les pratiques des acteurs. Les articles de ce numéro spécial proposent un nouveau regard sur les villes africaines, et exposent les nombreuses perspectives et limites qui se font jour pour les citadins africains selon leur propre point de vue, qu’il s’agisse de représentants de l’État, de spécialistes de la planification, d’entrepreneurs, d’organismes de développement ou encore de gens ordinaires : où, pour qui et pourquoi de telles limites et perspectives émergent, comment évoluent-elles avec le temps et comment les habitants urbains africains animent-ils et façonnent-ils activement leurs villes, telles sont les questions posées par leurs auteures.

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