Cadre stratégique de RÏSE – deuxième partie

Émergence

Le Collectif FSM 2016 a été créé en mai 2013 avec pour ambition de contribuer à la convergence des acteurs de la société civile qui souhaitent construire un monde meilleur. Cela a conduit à l’organisation du premier Forum social mondial dans un pays du Nord. L’événement a rassemblé au centre-ville de Montréal, du 9 au 14 août 2016, 35 000 participantEs issus de 125 pays pour près de 1300 activités. Les éditions précédentes du FSM s’étaient tenues dans des pays du sud (Brésil, Inde, Mali, Venezuela, Pakistan, Kenya, Sénégal et Tunisie).

Le FSM 2016 de Montréal a été un grand succès tant du point de vue de la participation que de la qualité des débats, révélant l’importance et les capacités des organisations de la société civile de cette ville et de ce pays. Avec l’appui de la ville de Montréal, du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral du Canada, Montréal s’est avéré une ville accueillante du point de vue logistique et organisationnel.

L’avenir du Forum social mondial

Le FSM est un évènement, né au Brésil en 2001, qui rassemble à chaque édition plusieurs dizaines de milliers de participants. Au-delà de l’évènement, le FSM est aussi un processus qui vise à favoriser l’émergence d’une société civile globale porteuse d’innovations pour construire une mondialisation inclusive et harmonieuse. Cela passe principalement par la construction et le renforcement de réseaux d’organisations, du niveau local au niveau global, et la valorisation de la participation citoyenne dans la réalisation d’initiatives concrètes.

Après 15 ans d’existence, l’avenir du FSM doit être révisé au regard de l’évolution de la situation dans le monde, caractérisée par des turbulences économiques croissantes, l’inquiétante montée du populisme et du protectionnisme, l’impact en cours et à venir des changements climatiques, de même que la perpétuation de conflits dans plusieurs régions du monde. Plus que jamais, la société civile doit participer au grand débat pour mettre en place les conditions d’une mondialisation inclusive et harmonieuse.

Dans cette conjoncture, le processus du FSM doit se réorganiser, renforcer ses capacités et engager un travail rigoureux de proposition d’alternatives concrètes, de facilitation de la coordination entre organisations de la société civile mondiale, d’éducation citoyenne, de recherche et de concertation entre les multiples acteurs de la transition.

Politiques publiques et visions des différents paliers de gouvernement

Nous vivons une ère de grands changements et tous les paliers de gouvernement au pays en ont conscience et déploient des stratégies pour y faire face. Deux notions fondamentales, qui se situent au fondement du projet RÏSE, ressortent des différentes politiques récemment élaborées : le dialogue et l’innovation.

Dans son Plan pour l’innovation et les compétences du Canada, présenté dans le cadre du budget fédéral 2017, le gouvernement du Canada insiste sur l’importance de développer des politiques et des programmes axés sur les gens afin de faire du Canada un chef de file en matière d’innovation à l’échelle mondiale. Il entend soutenir les innovateurs canadiens, notamment dans les secteurs de croissance (technologie propre, industries numérique et agroalimentaire).

Ce plan est particulièrement en phase avec le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, adopté en 2016 dans la foulée de l’Accord de Paris (2015), afin de bâtir une économie sobre en carbone et respecter ou dépasser la cible du Canada de réduire d’ici 2030 ses émissions de GES de 30% en-deçà du niveau de 2005. L’un des 4 piliers de ce plan d’action consiste en l’adaptation et la résilience aux changements climatiques des infrastructures et surtout des communautés.

La Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (2017-2022) insiste elle aussi sur l’importance de soutenir les initiatives innovantes afin de créer un Québec prospère et durable. Trois des cinq principes directeurs de cette stratégie d’innovation s’inscrivent dans la vision du projet RÏSE, notamment la vision à la fois locale et internationale, le développement durable et l’écoute de la société. A côté de l’innovation technologique, elle reconnaît l’importance de l’innovation sociale pour favoriser «le progrès, l’efficacité des interventions, la cohésion sociale, la responsabilisation du milieu et la création de nouveaux liens sociaux».

Enfin, la Politique de développement social adoptée par l’administration municipale en juin 2017, qui entend faire de Montréal «une métropole solidaire, inclusive, composée de quartiers durables, où il fait bon vivre et s’épanouir; riche de l’apport de ses citoyennes et citoyens et des acteurs sociaux». Ses quatre axes d’intervention (aménagement urbain à échelle humaine, participation citoyenne, vivre ensemble, partenariat social et économique) se retrouvent dans tous les aspects du projet RÏSE.